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 tr5passion
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Dimanche 7 Février 2021

Notez [Ignorer]
J'ai le plaisir de vous faire partager un article rédigé par Christian, originaire du "Ch'Nord" comme l'était Roger. Bonne lecture !

Un pilote de rallye du Nord !

Roger BARBARA : du moto-cross au rallyes en Triumph.

Une famille des "Hauts de France" est renommée dans le milieu de la compétition de la moto de cross et des rallyes automobiles. Roger BARBARA était le père d'une fratrie totalement dévolue aux sports mécaniques. "Il était un mécanicien hors pair, il avait la mécanique dans le sang et l’a transmise à ses fils.". Ses quatre garçons, José, Jean-Jacques, Roger – dit "Moustique" – et Paul ont eu le virus de la compétition moto et auto.
Son père, José, est originaire de la péninsule ibérique. Après la première guerre mondiale, il choisit de rester sur le lieu de sa démobilisation, dans la région d'Aire-sur-la-Lys (Pas-de-Calais) où il se mit à construire des vélos, puis s'intéressa à la moto et à l'automobile. Roger, né en 1924, a vite été initié à la moto par son père. Roger a débuté la moto sur une Norton en 1946, mais le manque d'argent l'a amené au moto-cross qu'il a pratiqué jusqu'en 1961. Il était un des meilleurs pilotes français.


"Tous les anciens le connaissaient, déclare le maire d'Aire-sur-la-Lys, Jean-Claude Dissaux, et se rappellent de ce qu'il a fait pour le sport mécanique dans le secteur". Roger avait investi une ancienne carrière d'extraction de sable pour en faire un parcours de moto-cross. "A l'entraînement avec ses amis, passionnés comme lui, il arrivait souvent premier".

"C'est là que j'ai connu mes premières Triumph – déclare Roger - que j'idolâtrais littéralement depuis la guerre où je voyais les militaires anglais en posséder de superbes. J'ai couru de nombreuses années à moto, et lorsque je me suis décidé à débuter en compétition automobile, c'était naturel pour moi de me tourner vers les Triumph. On était en 1962, la TR3 arrivait en fin de carrière et la TR4 était déjà là. Une petite annonce, un coup de fil, et me voilà lancé en rallye avec ma première TR4".



Entre-temps, Roger ouvre son garage à Aire-sur-la-Lys, il devient agent Triumph, puis… un des plus gros concessionnaires français de la marque. Pendant ses premières années automobiles, Roger suit l'évolution de la gamme.
"Lorsque la Spitfire est arrivée, en été, j'en vendais une par jour", clame-t-il avec fierté ! Il adapte son véhicule de compétition en fonction des nouveaux modèles. La TR4, la Spitfire et la berline 2000 accompagnent successivement ses frasques sportives les plus audacieuses et lui autorisent des résultats superbes dans le Nord de la France mais aussi dans les plus grandes épreuves internationales.
En 1963, au Rallye des routes du Nord, Roger est copiloté par un nouveau venu, Bernard Tybou, garagiste Simca-Shell. Avec sa TR4 d'origine, ils réalisent le troisième temps scratch des GTdans la spéciale de Lillers, avant de prendre trois minutes de pénalités.

Son meilleur souvenir, racontait-il, était le Marathon de la route sur le circuit automobile du Nürburgring en Allemagne. Il était arrivé troisième au scratch devant un certain Fangio qui l'avait félicité de sa performance. Il courait notamment avec, comme copilote, son épouse Yvette.

Il est, à l'époque, un des rares pilotes français à défendre les honneurs de Triumph en rallye.
En 1967, Roger Barbara pilote une Triumph Spitfire très spéciale. C'est un prototype d'usine destiné spécialement à la compétition. Triumph en a construit neuf exemplaires (quatre pour Le Mans et Sebring, cinq pour les rallyes). Celle de Roger Barbara portait l'immatriculation originale ADU 7B. Modèle recherché par les collectionneurs, il appartiendrait actuellement à un Allemand.
En 1967, il acquiert sa TR5. "J'ai préparé ma TR5 pour le rallye du Portugal en 1968. C'était un rallye épuisant, très long, car un parcours de concentration nous menait de Paris au Portugal, avant de débuter véritablement la compétition. Les routes étaient en terre, en graviers, et il y avait beaucoup de navigation routière. J'ai couru deux fois le Portugal avec ma TR5, en 1968 et en 1969. Et deux fois, nous avons dû abandonner, hors délai. J'ai encore fait quelques rallyes dans le nord de la France avec cette TR5, une très bonne voiture, puissante, avec les défauts qui avaient fait le charme de la TR4". " L'année suivante je suis revenu avec ma TR6".
Bon sang ne saurait mentir ! Au rallye des Routes du Nord, la TR4 de Roger pilotée par son fils José.
Tout au long de sa carrière et tenant à rester actif et performant dans la pratique de la compétition automobile, Roger a principalement couru sur : Triumph Spitfire / TR4 / TR5 / TR 6 / 2000 et 2,5 Pi, Porsche 911 S, Alpine-Renault A110 1600S, Datsun 240Z et Alfa-Romeo GTV6.
Il a arrêté la compétition à 78 ans ! Chapeau Roger !

Christian CAMPION


Remerciements
Un grand merci à Frédéric Reydellet. A Gilles Guillon, journaliste et éditeur amoureux du Nord. A Jean-Christophe RIGAUT, Président du Nord Triumph Club. A mon ami Bernard Pottier, dit "Gorduche", commissaire technique en Véhicule Historique de Compétition connu et reconnu pour ses connaissances et sa compétence.

 overdrivegarage
Les culbuteurs sont comme les enfants, c'est quand on ne les entend plus qu'il faut s'inquiéter.
Samedi 8 Octobre 2022

Notez [Ignorer]
L'année prochaine, pour fêter les 100 ans de Triumph, et les 40 ans du Nord Triumph Club (créé en 1983), on va faire quelque chose de sympa avec la famille Barbara.

Stay tuned !

JCR, pour le NTC (gentiment remercié par Christian Campion dans son sujet ci-dessus)